Ce mois d’avril est inhabituel. Les personnes autistes font face à des obstacles majeurs dans leur vie quotidienne, que soit à l’école ou dans le monde du travail. Cependant, nous sommes particulièrement vulnérables pendant cette crise. Nous avons besoin d’une routine, de structure et de prévisibilité et tout cela a disparu.

Les personnes autistes sont facilement anxieuses et cela est devenu assez extrême en ce moment.

AsIAm a réalisé un sondage en Irlande pour recueillir le vécu, les questions et les besoins pendant cette urgence sanitaire. Il ressort cela :

-> 70 % des familles reportent que la crise est « difficiles » ou « très difficile » à gérer et 23 % pensent que cela va empirer si la situation n’évolue pas favorablement rapidement.

-> 72 % des personnes autistes n’ont pas d’autre solution si la personne qui s’occupe d’elle tombe malade

-> 74 % des familles n’ont pas de soutien en ce moment

-> 78 % des familles ne pensent pas que leur enfant autiste arrivera à rester confiné.

-> 73 % des familles ne pensent pas que leur enfant autiste pourra supporter si un membre de la famille devait être hospitalisé et qu’il ne puisse pas lui rendre visite.

-> 63 % des personnes autistes ont des difficultés à limiter leurs sorties

-> 55 % des personnes autistes déclarent avoir des difficultés à respecter les mesures de distanciation sociale.

-> 67 % des personnes autistes ont du mal à faire face à l’incertitude, elles sont stressées par le fait de ne pas savoir ce qui va se passer.

-> 70 % des personnes autistes n’ont aucun soutien, même à distance

-> 80 % des familles déclarent que les personnes autistes ont du mal à rester confinées à la maison, sans que cela ne génère des comportements inappropriés.

Les principales préoccupations mentionnées par les familles et les personnes autistes comprenaient le manque de structure, une augmentation des « crises », le respect des restrictions et les règles de distanciation sociale et enfin, ce qu’il se passerait si une personne autiste ou un proche tombait malade.

Pour les personnes autistes, tous ces facteurs contribuent à leur faire perdre des compétences clés, à développer des problèmes de santé mentale et à se retrouver dans des situations dangereuses.

COVID-19 rend la vie difficile à tout le monde. Mais pour les autistes qui se sentent déjà socialement isolées et anxieuses, ces temps incertains peuvent être encore plus difficiles.

Nous avons de fortes raisons de penser que les personnes autistes vivant en France font face aux mêmes difficultés. Toutefois, le président de la république M. Emanuel Macron vient d’annoncer un assouplissement des mesures de confinement pour les personnes autistes.

Les nouvelles conditions sont les suivantes

  • Pour les personnes en situation de handicap domiciliées chez elles, leurs parents ou leurs proches : leurs sorties, soit seules soit accompagnées, en voiture ou non, ne sont pas limitées à 1H, ni contraintes à 1Km du domicile pour permettre notamment d’aller dans un lieu de dépaysement, ni régulées dans leur fréquence et leur objet, dès lors que la personne ou son accompagnant justifie aux forces de l’ordre d’un document attestant de la situation particulière de handicap.
  • S’agissant des déplacements d’un tiers professionnel ou non pour la prise en charge de personnes en situation de handicap : ce déplacement entre dans le cadre des déplacements pour assistance à personnes vulnérables, sans condition de durée ou de distance.

Attention : cette mesure ne fait pas l’objet d’une attestation dédiée, mais consigne est donnée aux préfets et aux forces de l’ordre d’une prise en compte spécifique. Il faut donc toujours pour autant remplir et avoir l’attestation habituelle dérogatoire de déplacement.

Nous sommes vraiment heureux de cela et nous espérons que cela contribuera à aider les personnes autistes à vivre cette période dans de meilleures conditions.

Joyeux mois de l’autisme

Bastien.